Réforme des retraites : le Sénat vote l’abaissement de l’âge légal à 64 ans, l’examen complet du texte avant dimanche encore incertain

Il aura fallu quinze heures de débat et son lot de séances mouvementées entre la majorité de droite et le centre et la gauche pour que le Sénat adopte en première lecture, à 00h10, dans la nuit du mercredi 8 mars au jeudi 9 mars, l’article 7 de la réforme des retraites. Le cœur du projet de loi de financement rectificatif de la sécurité sociale, qui prévoit le relèvement de l’âge légal de la retraite de 62 à 64 ans et l’allongement de la durée de cotisation, a été voté assez largement par les Républicains (LR), l’Union centriste, les Indépendants et le groupe macroniste, avec 201 voix pour, 115 contre et 29 abstentions.

Fragilisé par la mobilisation syndicale qui ne faiblit pas contre un projet de réforme encore en quête d’une majorité sûre à l’Assemblée nationale, le ministre du Travail, Olivier Dussopt, a salué, sur BFM-TV, “un vote de responsabilité du Sénat, qui a choisi de suivre le gouvernement”. Là où les députés n’étaient pas parvenus à franchir le seuil de l’article 3 sur les alternatives de financement de la réforme, M. Dussopt a exprimé son souhait que « tous les articles du texte sont débattus et adoptés » à l’échéance de l’examen du Sénat, fixée au dimanche 12 mars à minuit. “Je me réjouis que les débats aient permis d’aboutir à ce vote”a réagi la Première ministre, Elisabeth Borne.

Sous la présidence de séance du président LR du Sénat, Gérard Larcher, la seconde partie de soirée, qui s’est soldée par le vote du report de l’âge légal, mercredi, a également vu l’adoption de quelques amendements transpartisans. L’une d’entre elles permet aux enseignants du primaire de prendre leur retraite en cours d’année scolaire.

“Nous n’accepterons jamais que vous trompiez le Sénat”

Dans la nuit de mardi à mercredi, les débats avaient pris une tournure éruptive, marquée, pour la première fois depuis 2015, par le recours à l’article 38 du règlement, par la droite. Cela permet « la clôture des débats » en réduisant les demandes de parole sur un amendement ou un article. Depuis, il a été sollicité à quatre reprises sur des amendements de la gauche, mercredi, par Bruno Retailleau (LR), François Patriat (Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants, majorité présidentielle) et le centriste Claude Malhuret (Indépendants).

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Une utilisation justifiée selon eux par “l’obstruction” de gauche avec des milliers d’amendements. L’image de ” sérénité “ et de ” sagesse “ dont le Palais du Luxembourg se plaît à dire qu’il s’est trouvé déchiré face à la multiplication des procédures parlementaires, aux suspensions de séances et au départ in fine des groupes à gauche de l’hémicycle. La majorité sénatoriale avait voté une réécriture de l’article 7, rendant caducs d’un coup 1 100 amendements, majoritairement de gauche.

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