S’estimant dédaignés par le président de la République et par le gouvernement, ils en appellent à la ” personnes “. A l’issue de leur septième journée nationale d’action contre la réforme des retraites, les huit principaux syndicats de salariés et cinq organisations de défense de la jeunesse ont demandé, samedi 11 mars, à l’exécutif de tenir ” dès que possible “ un “consultation citoyenne” sur le texte dont l’examen se poursuit au Parlement. Cette initiative est venue à l’occasion d’une démonstration de force bien moins réussie que les précédentes, le nombre de manifestants ayant atteint son plus bas depuis le début de la contestation lancée le 19 janvier contre le projet – avec 368.000 personnes. dans la rue, selon le ministère de l’Intérieur.
Quelques minutes avant de défiler entre République et Nation à Paris, plusieurs responsables syndicaux ont expliqué, samedi, dans la “place de tête” du cortège, les raisons pour lesquelles ils appellent à une expression du suffrage universel sur la réforme. C’est d’abord une réaction à “une forme de bras d’honneur” du chef de l’État vis-à-vis du ” mouvement social “, a déclaré Laurent Berger. Le secrétaire général de la CFDT a ainsi affiché toute sa rancune face à l’attitude d’Emmanuel Macron qui n’a pas répondu à la demande des treize membres de la coalition d’être reçus à l’Elysée. Un refus tacite notifié la veille par mail.
C’est une marque de ” mépris “ à l’égard des organisations de salariés et de l’opinion publique qui rejette, à une très large majorité, la retraite à 64 ans, a fustigé Patricia Drevon, secrétaire confédérale de Force ouvrière.
L’intersyndicale souligne également que la procédure législative a été “ultra éclaté” Et “perturbé”selon les mots de M. Berger : durée des débats devant les deux chambres limitée à cinquante jours maximum, recours au vote bloqué au Palais du Luxembourg, qui a eu pour effet de sauter des centaines d’amendements soutenus par l’opposition…
Référendum d’initiative partagée
Tel “cours parlementaire” se tourne vers “l’anomalie démocratique”, aux yeux de François Hommeril, le président de la CFE-CGC. Monsieur Macron “joue avec la démocratie, il ne la respecte plus”a ajouté, samedi, Philippe Martinez, le numéro un de la CGT, ajoutant : « S’il est sûr de lui, (…) il n’a qu’à demander l’avis du peuple. »
UN “référendum” est une solution potentielle « pour sortir vainqueur de cette crise sociale qui devient une crise démocratique »a souligné Laurent Escure, le secrétaire général de l’UNSA. “Ça peut être un complément à notre mobilisation”a poursuivi Murielle Guilbert, co-déléguée générale de Solidaires, signifiant que les grèves et les manifestations continuent d’être des armes privilégiées pour s’opposer.
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