Plus largement, Agnès Pannier-Runacher se veut rassurer et a salué ce texte de simplification qui accompagne la promesse d’Emmanuel Macron de construire six nouveaux réacteurs EPR d’ici 2035.
“L’accélération” du nucléaire “ne se fera pas au détriment de la sûreté de nos installations”, a assuré la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher, à l’ouverture des débats sur le projet de loi consacré au nucléaire lundi à l’Assemblée.
“Ce projet de loi ne touche pas à une seule virgule de nos procédures de sûreté nucléaire”, a insisté le ministre devant les députés, alors que des salariés de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) manifestaient près du Palais Bourbon contre la réorganisation controversée de la sécurité.
Le gouvernement a ajouté la réforme de la sûreté nucléaire par un simple amendement, adopté par les députés en commission. Il veut intégrer l’IRSN, expert technique, à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), la police des centrales.
« A l’heure où la charge de travail va augmenter, il est proposé d’élargir les missions de l’ASN. Qui peut être contre ? Et de réunir, à l’instar du Canada ou des Etats-Unis, les compétences de l’IRSN à celles de l’ASN sous le statut protecteur d’autorité administrative indépendante », a justifié Agnès Pannier-Runacher.
“Le fil de la plus grande aventure industrielle française”
« L’ASN serait ainsi la deuxième autorité de sûreté au monde en termes de moyens humains et financiers avec une crédibilité scientifique que je souhaite totale », a-t-elle assuré.
“C’est ni plus ni moins le fil de la plus grande aventure industrielle française depuis les années 1970 que nous renouvelons”, a-t-elle soutenu.
Plus largement, le ministre a salué ce texte de simplification qui accompagne la promesse d’Emmanuel Macron de construire six nouveaux réacteurs EPR d’ici 2035.
Contre les énergies fossiles, “accélérer les énergies renouvelables, c’est être écologiste. Relancer notre industrie nucléaire, c’est être écologiste”, a-t-elle déclaré.
La réforme de la sécurité a suscité l’ire des syndicats de l’IRSN comme de l’ASN, la gauche, et des protestations jusque dans la majorité.
Dans un point presse organisé juste avant la séance, les écologistes et LFI, hostiles au nucléaire, ont dénoncé un “démantèlement totalement irresponsable”, une “aberration”.
Plus largement, la LFI Aurélie Trouvé a critiqué une « fuite en avant atomique », « extrêmement dangereuse » avec ce projet de loi.
“Le moment est grave”, “nos centrales vieillissent mal”, a abondé l’écologiste Julie Laernoes, entourée de militants de Greenpeace et du Réseau Sortir du nucléaire.