Quelques heures après avoir utilisé le 49.3 pour faire passer la réforme des retraites, le chanteur a publié un message au président sous forme de chanson.
“On ne dirige pas la France comme on dirige une banque”. Le chanteur Gauvain Sers s’adresse directement à Emmanuel Macron dans une chanson intitulée Monsieur le Président publié jeudi soir sur sa page Facebook, quelques heures après l’adoption de la très controversée réforme des retraites par le 49.3.
Le protégé de Renaud s’est produit jeudi soir au centre culturel Jean-Vilar de Marly-le-roi (Yvelines). C’est dans cette salle vide, avant le début du spectacle, qu’il s’est filmé en train d’interpréter le morceau en guitare-voix :
“En ce jour de réforme des retraites adoptée de force via le 49.3, je voulais vous chanter ma petite lettre à Monsieur le Président”, explique-t-il face caméra, avant de chanter ce titre.
L’interprète de Ta place dans ce monde évoque le mécontentement populaire qui monte depuis des semaines, ponctué de grèves et de manifestations : « Monsieur le Président, seriez-vous malentendant / Pour bafouer un bruit sans pareil depuis si longtemps ? / C’est le peuple qui gronde, qui occupe vos boulevards / Pendant que la sale bête s’approche du pouvoir.”
Gauvain Sers y chante aussi “l’hôpital qui se meurt”, “les profs qui se saignent dans les écoles”, et poursuit :
« Monsieur le Président, tout en haut de l’échelle / Je vous l’accorde pourtant, la vue doit être belle / Mais descendez d’un cran, et mesurez la douleur / De millions de braves, que vos lois ne comprennent pas »
Chanteur engagé
Ce n’est pas la première fois que Gauvain Sers entre dans l’arène politique. En 2019, il chante Les laissés-pour-compte de la France rurale dans Les oubliésun titre devenu plus tard un hymne du mouvement des Gilets Jaunes.
L’adoption de la réforme des retraites par le 49.3 a été saluée jeudi soir par des huées à l’Assemblée nationale, et des mouvements de contestation se sont formés partout en France. Plus de 6 000 manifestants se sont rassemblés place de la Concorde jeudi soir et des violences ont eu lieu dans plusieurs villes au cours de la soirée, à Paris, Marseille et Nantes.
Une motion de censure du groupe des indépendants, soutenu par La France insoumise, sera déposée, et les mouvements de grève se poursuivront : la raffinerie TotalEnergies en Normandie “sera à l’arrêt” à partir de ce week-end, a indiqué vendredi à l’AFP Eric Sellini, CGT coordinateur au sein du groupe pétrolier.