Julien THEUIL / M6 / Julien THEUIL / M6
Miguel Garcia-Herrera, le candidat éliminé du concours Top Chef réagit
TÉLÉVISION – Un retour éphémère. Après avoir été éliminé une première fois de “Top Chef 2023”, Miguel Garcia-Herrera s’est offert une seconde chance dans le concours de M6 diffusé ce mercredi 8 mars.
Grâce à la nouvelle mécanique de cette quatorzième saison, la jeune chef mexicaine a été rappelée par Hélène Darroze pour participer à son concours secret : la brigade cachée. Une nouvelle opportunité pour ceux qui avaient échoué à rejoindre une brigade lors du premier prime. Malheureusement pour lui, le thème imposé du cœur qui coule n’a pas joué en sa faveur. Son assiette de cailles dans une sauce piquante aux fruits de mer ne pouvait pas se démarquer des raviolis bicolores et jaune d’œuf proposés par Danny.
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Bien que son grand-père lui ait transmis sa passion pour la cuisine, Miguel a un attachement particulier à la gastronomie française. Prêt à tout pour venir travailler en Europe, il s’engage dans la Légion étrangère pour obtenir ses papiers et finit par arriver en France suite à une blessure au dos. Depuis, il a fait ses armes dans des établissements renommés à Lyon : Marguerite Bocuse, L’Astra et le Bistrot d’Abel. Autant d’expériences qui ont permis à ce cuisinier de 27 ans de gravir les échelons en peu de temps.
Après son élimination, il a accepté de répondre à quelques questions posées par Le HuffPost:
Le HuffPost : Vous quittez l’aventure Top Chef ce soir. As-tu des regrets?
Miguel Garcia-Herrera : Dans les premiers épisodes, on est toujours envahi par le stress et l’incertitude. Alors oui j’ai quelques regrets de ne pas pouvoir montrer ma cuisine et ma personnalité.
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Lors de votre candidature, vous avez envoyé votre dossier sans trop y croire. Pour quelle raison ?
Je me souviens que je n’avais pas mis mon CV, ni ma photo alors que c’était obligatoire. Un des casteurs m’a appelé pour me demander de compléter mon dossier de candidature. Quelques mois plus tard, il m’a rappelé pour me dire que j’étais pris pour la présélection. Le chef et les critiques gastronomiques présents ce jour-là étaient contents de mon assiette. Après ça, j’ai été rappelé pour confirmer que je participais à Top Chef 2023. Je ne me sentais pas à la hauteur et je ne pensais vraiment pas que j’allais me démarquer des autres. Je me suis dit qu’ils seraient mieux préparés grâce à leurs expériences, alors que j’étais le petit Mexicain qui avait fait son chemin tout seul. Et c’est lors de la présélection que j’ai vu que j’avais ma place dans le concours.
Vous pensez que vous n’étiez pas assez préparé ?
Je n’ai jamais préparé Top Chef. Trois semaines avant le tournage, on m’a dit que j’étais sélectionné, donc je n’ai eu que le temps de me préparer. Je n’ai pas refait de recettes, ni demandé conseil à d’autres cuisiniers. Mon propre patron ne savait même pas que j’y participais jusqu’à ce que M6 dévoile les noms des candidats. Je pense que j’aurais dû demander de l’aide. C’est la vie, c’est le jeu. La prochaine fois, je saurai me préparer (rires).
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“Je redoutais les caméras”
Quelles étaient vos motivations pour participer au concours ?
C’était avant tout un défi personnel et aussi un rêve d’enfant. Je voulais me prouver que je pouvais cuisiner pour de grands chefs et qu’ils aimeraient ma cuisine. Je voulais prendre confiance en moi. On va dire que c’était un peu comme mon CAP. Au final, ça l’a fait même si je ne suis pas allé très loin.
Avez-vous suivi l’émission lorsque vous viviez au Mexique ?
J’ai regardé beaucoup d’émissions culinaires comme Masterchef ou Top Chef USA. Ça m’a donné des idées pour préparer des plats pour mes frères et sœurs. Je me souviens qu’avec une partie de l’argent que je gagnais dans un restaurant de fruits de mer, j’achetais différents ingrédients et les cuisinais. Mais c’était compliqué de suivre la version française avec la diffusion en horaires décalés. Quand je suis arrivé en France, j’ai commencé à regarder les saisons précédentes et je me suis dit que je pouvais faire comme eux. Mais quand on est à l’intérieur, ce n’est pas pareil.
Aviez-vous des appréhensions sur le plateau ?
Je redoutais surtout les caméras et les questions des journalistes en cuisinant. Je pense que c’est quelque chose qui me dérange beaucoup. Dans les tests de présélection, il faut beaucoup de concentration pour cuisiner, créer, répondre aux questions devant la caméra et être soi-même. Parfois, je voulais dire aux journalistes de me laisser tranquille, mais bien sûr je ne l’ai pas fait (rires).
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“Philippe Etchebest, il a l’air d’un général d’armée”
Cette saison, Hélène Darroze n’a pas de brigade. Aviez-vous des soupçons sur sa non-participation à Top Chef ?
Honnêtement Oui. Je savais qu’il y avait quelque chose derrière ça, c’était bizarre. Je me doutais que la production allait nous sortir quelque chose mais je ne savais pas quoi.
Vous êtes le premier candidat qu’elle rappelle pour ce concours secret. Qu’avez-vous ressenti lors de cet échange ?
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J’ai pris ça comme une nouvelle opportunité mais je n’avais pas la même énergie qu’au début. J’étais très déçu des événements précédents et cela m’avait un peu brisé le moral. Je n’étais pas à 100% dans mon test. Le sujet n’était pas pour moi, j’étais complètement largué et je suis tombé devant Danny qui est très fort.
Si vous aviez pu intégrer la compétition, avec quel chef de brigade auriez-vous aimé évoluer ?
Je pense que ça aurait été Glenn Viel ou Paul Pairet car leur approche de la cuisine me parle. J’aimais beaucoup Philippe Etchebest mais je me disais que j’avais déjà fait l’armée, donc j’en avais assez. Il ressemble à un général de l’armée, il fait peur rien qu’en le regardant. Même quand il fait un compliment, on dirait qu’il n’en fait pas (rires).
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En parlant d’armée, vous avez un parcours atypique. Avez-vous appris des choses au sein de la Légion étrangère que vous appliquez dans votre vie de cuisinier ?
Je dirais rigueur et force mentale. En cuisine, je suis quelqu’un de très rigoureux, il faut que les choses soient carrées. En dehors de ma cuisine, je suis très folle et je ris beaucoup. Derrière les fourneaux, la cuisine ne doit pas être méprisée. Dans Top Chef, c’est comme si j’avais perdu tous mes moyens. Cette compétition est à 80% télé et 20% cuisine. Je n’arrive pas à donner ma personnalité avec des caméras qui me demandent tout le temps ce que je fais, à refaire des tests, etc. Ma cuisine pour moi c’est celle du moment.
« J’aimerais ouvrir une taquería à Lyon »
Vous avez dit que “Participer à Top Chef, c’est déjà une victoire”. Explique nous
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Quand je regarde en arrière, je me dis : “Miguel, regarde d’où tu viens”. Je suis arrivé à Madrid avec 200€ en poche, sans papiers, sans référence dans le monde de la gastronomie. Je me suis donné les moyens et j’ai commencé à travailler petit à petit. J’ai tout fait pour entrer dans la Légion étrangère. Même pendant les congés, j’ai travaillé dans un restaurant saisonnier à Sète. En fait, la cuisine a toujours été là pour moi. Aujourd’hui, je regarde l’émission que j’ai suivie et j’en fais partie. C’est incroyable et pour moi, c’est une victoire. Top Chef m’a donné plus de force et plus de confiance en moi pour pouvoir aller plus loin. Cela m’a permis de me dire que je suis une vraie cuisinière française. Grâce à la télé, mes erreurs ont été mises en évidence, je ne peux pas les nier, et c’est comme ça qu’on évolue.
Quels sont tes plans futurs?
J’ai deux objectifs en tête. Le premier, qui s’inscrit dans la durée, est d’ouvrir avec ma femme une maison d’hôtes dans la campagne lyonnaise où je pourrai proposer une véritable expérience gastronomique. Mais avant cela, j’aimerais ouvrir une taquería à Lyon. C’est quelque chose qui me tient vraiment à cœur.
Un petit pronostic pour la finale ?
Quand je suis parti, j’ai vu quatre candidats qui peuvent aller en finale. Danny, qui a un super CV. Hugo, qui a son propre univers. Alexandre, qui est autodidacte comme moi. Et Victor, qui propose des associations improbables. Mais si je dois en choisir deux, je dirais Danny et Hugo.
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