Le mur tient depuis le 13 février 2005. Les Français n’ont plus gagné de match officiel à Twickenham depuis plus de dix-huit ans. A l’époque, Dimitri Yachvili avait le numéro 9 sur le dos, et l’actuel consultant de France Télévisions avait inscrit, sur la pointe du pied, tous les points tricolores (18-17). “C’est vrai que ça remonte, c’est pas facile de gagner en Angleterre, observe-t-il. Mais pour les Anglais, Twickenham est leur jardin. » Et la minutie avec laquelle les Britanniques entretiennent leurs pelouses n’est plus à démontrer.
Après un début de Tournoi des Six Nations mitigé – victoire en Italie et contre l’Ecosse, et défaite en Irlande – le XV de France retrouve l’Angleterre en “le temple du rugby mondial”, comme l’appelle Fabien Galthié. Samedi 11 mars, à 17h45 (heure française), le stade de Twickenham, son histoire et ses 80 000 spectateurs accueillent les hommes de l’entraîneur lotois. L’occasion de compléter le maillage des stades où les Bleus se sont imposés depuis la prise de fonction de l’ancien demi de mêlée international. “Nous n’avons jamais gagné là-bas. [sous l’ère Galthié]ce sera un grand défi »le deuxième ligne Paul Willemse a mis en garde cette semaine.
Venu à deux reprises dans la banlieue de Londres, fin 2020 et début 2021, les partenaires d’Antoine Dupont y ont concédé deux courtes défaites (19-22 et 20-23). Depuis le premier voyage français dans l’enceinte, en 1911, le nombre de victoires tricolores dépasse à peine les doigts de deux mains (onze). “Cette série donne beaucoup de confiance à l’équipe d’Angleterre et nous donne une idée de l’ampleur de la tâche qui nous attend”explique Raphaël Ibanez, le manager général des Bleus.
Le XV de la Rose a perdu de sa superbe
S’ils disent que l’important est de vaincre la Rose, « avant tout pour garder nos chances dans le Tournoi, plus que toutes les statistiques »comme l’a dit Ethan Dumortier, tous les joueurs français connaissent leur histoire sur le bout des doigts. “Ce sera à nous de conjurer le sort”poursuit l’ailier tricolore. “C’est un jeu qu’on aime, un stade mythique, estime le deuxième ligne Thibaud Flament. Twickenham a une saveur particulière. » Pour lui en particulier, qui a étudié en ovale outre-Manche et visité l’enceinte lorsqu’il était à l’université de Loughborough. « J’ai regardé avec de grands yeux et j’ai rêvé de marcher un jour sur cette pelouse. »
Car Twickenham n’est pas un stade comme les autres. “La communauté du rugby en Angleterre l’appelle” HQ “, le quartier général, expose Phil McGowan, conservateur du musée du rugby installé dans le stade anglais. Il y a une relation particulière avec cet orateur. Chaque joueur du pays a l’ambition d’y évoluer, idéalement sous les couleurs de l’Angleterre, mais il y a d’autres opportunités. » Des universitaires au championnat d’Angleterre, différentes finales s’y jouent.
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