Le Parlement européen a exhorté les autorités tunisiennes à “libérer immédiatement” le journaliste Noureddine Boutar et “d’autres personnes détenues arbitrairement”dénoncer la “dérive autoritaire du président Saïed”.
Dans une résolution adoptée jeudi 16 mars à une très large majorité, le Parlement européen indique “Profondément préoccupé par la dérive autoritaire du président Saïed et son instrumentalisation de la situation socio-économique désastreuse de la Tunisie pour inverser la transition démocratique historique du pays”.
Les députés demandent qu’il soit « mettre fin à la répression en cours contre la société civile ». Ils exhortent le chef de la politique étrangère de l’Union européenne (UE), Josep Borrell, et les États membres à dénoncer publiquement la grave détérioration de la situation des droits de l’homme en Tunisie et à demander la suspension des programmes spécifiques de soutien de l’UE aux ministères de la justice et de l’intérieur.
Une vague d’arrestations
Début février, les autorités ont lancé une rafle contre des personnalités dont plusieurs anciens ministres, des hommes d’affaires bien connus comme Kamel Eltaïef et le directeur de Radio Mosaïque, la plus écoutée en Tunisie, Noureddine Boutar. Le président les a appelés “les terroristes”les accusant de “complot contre la sûreté de l’Etat”.
Cette vague d’arrestations, sans précédent depuis le coup d’État du président Saïed qui s’est octroyé tous les pouvoirs depuis le 25 juillet 2021, a été qualifiée par Amnesty International de “chasse aux sorcières politiquement motivée”. Dans sa résolution, le Parlement européen condamne également fermement « Le discours raciste du président Saïed contre les migrants subsahariens et les attentats qui ont suivi ».
Le 21 février, M. Saïed a affirmé que la présence de “magot” les immigrés illégaux d’Afrique sub-saharienne étaient une source de “violences et délits” et est tombé sous un “entreprise criminelle” visant à “modifier la composition démographique” du pays. Suite à ces propos, de nombreux immigrés ont été la cible d’attaques et des centaines d’entre eux ont demandé à leurs ambassades d’être rapatriés dans leur pays.