"Une façon de se détendre": pourquoi le tricot plaît à la jeune génération

Pendant le confinement, les ventes de machines à coudre avaient explosé. Désormais, c’est la maille qui séduit la jeune génération, désireuse de se constituer un vestiaire fait main.

Dans le salon Aiguille festive qui se tient du 9 au 12 mars à Paris, les allées, en plus d’être tapissées de fil et d’aiguilles, grouillent de jeunes avides de dépoussiérer le tricot. Longtemps considérée comme un passe-temps pour les retraités, la couture gagne la jeune génération.

“C’est une façon de se détendre après le travail, et de créer des pulls plutôt modernes, contrairement à ce que l’on pense !”, assure une jeune femme rencontrée dans le salon. “C’est le plaisir de le faire soi-même plutôt que d’acheter. Pouvoir créer sa propre garde-robe sur-mesure”, abonde un autre.

“Quand je regarde une série, je devais toujours avoir quelque chose à faire avec mes mains. Au début, j’étais sur mon téléphone, et puis je me suis mise au crochet, ce que ma grand-mère m’avait appris”, se réjouit une jeune adepte.

Influenceurs tricot

Preuve de cet engouement, des influenceuses tricot ont même émergé sur les réseaux sociaux. Le bien nommé Jimmy Tricotin compte plus de 10 000 abonnés sur Instagram, 17 000 sur YouTube. Sur les quais, il réalise des tutoriels pour apprendre à “faire un point jersey” ou “comment monter une maille”.

Présent au salon Aiguille festive, il s’attelle au tricot, et démocratise la pratique. “Je fais le point le plus simple que vous apprenez en tricot, les points droits et le point mousse. Avec cela, vous pouvez faire une écharpe. C’est très facile à faire, en six heures, c’est plié”, dit-il.

Sur ses réseaux sociaux, il organise parfois des “lives”, où chacun est invité à tricoter et à exprimer sa créativité lors de sessions vidéo. “Vous pouvez faire votre propre pull, donc vous récupérez de la valeur, à la main. Ce n’est pas quelque chose que vous allez devoir jeter”, explique Jimmy Tricotin.

Un effet confinement ?

Le marché s’est adapté à ce regain d’intérêt. Des mailles aux couleurs vives, des personnages… De nouveaux produits sont constamment commercialisés. “Les mannequins se sont adaptés”, jure Vanessa Doucet, réalisatrice de l’émission Aiguille festivepour donner “beaucoup plus d’envie aux jeunes”.

La période de confinement, en lien avec la pandémie de Covid-19, aurait notamment permis de démocratiser le tricot, et plus généralement la couture.

À l’époque, les ventes de machines à coudre avaient explosé. Comme signalé Les échosl’enseigne Mondial Tissus avait indiqué avoir multiplié par cinq ses ventes de machines en mai 2020.

David Bouteiller et Camille Guidice, avec JF

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