VIH : une équipe française teste un candidat-vaccin original

Une approche innovante des vaccins contre le VIH est une ” excellente nouvelle “, explique le professeur Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses et tropicales à l’hôpital Tenon à Paris. En effet, une nouvelle stratégie vient de démontrer sa capacité à induire une réponse immunitaire “précoce, important et durable” contre le virus du sida tout en étant bien toléré, selon l’équipe française à l’origine de cette préparation vaccinale. Il s’agit, à ce stade, d’un essai préliminaire, appelé “phase 1”. Elle a été menée sur 36 personnes saines par l’équipe des professeurs Jean-Daniel Lelièvre et Yves Lévy, de l’Institut de recherche sur les vaccins de l’hôpital Henri-Mondor (AP-HP, Créteil), avec le soutien de l’ANRS, de l’Inserm et de la Fondation EuroVacc. , à Lausanne.

Ses résultats ont été présentés le 21 février lors de la Conférence internationale sur les rétrovirus et les infections opportunistes (CROI) qui s’est tenue à Seattle (États-Unis). Il reste bien sûr à prouver son efficacité en termes de protection contre les infections lors d’un essai à grande échelle, dit de “phase 3”.

Depuis que l’épidémie de VIH a balayé le monde au début des années 1980, la lutte contre ce fléau se heurte à un obstacle tenace : la mise au point d’un vaccin efficace. Parmi les écueils, il y a le fait que le VIH cible directement le système immunitaire, alors même que l’efficacité d’un vaccin repose sur ce système. “Le VIH s’intègre très rapidement dans les cellules humaines qu’il infecte, provoquant une immunosuppression dès la première infection”, souligne Gilles Pialoux. D’où l’importance d’y aller vite. “Pour être efficace, un vaccin devra bloquer l’entrée du virus dans les muqueuses, sa principale voie d’entrée dans l’organisme”estime l’infectiologue.

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L’intérêt théorique de ce nouveau candidat vaccin réside dans le fait qu’il cible “les cellules clés de la réponse immunitaire, les cellules dendritiques, qui jouent un rôle essentiel dans l’éducation et l’activation du système immunitaire”dit Jean-Daniel Lelièvre. “C’est un changement de paradigme”salue Gilles Pialoux.

Une protéine d’enveloppe du VIH

Ce candidat vaccin utilise donc “un vecteur qui cible ces cellules”explique Yves Lévy : un anticorps monoclonal “anti-CD40”, qui se lie spécifiquement à un récepteur de surface (la protéine CD40) des cellules dendritiques. Cet anticorps est fusionné avec l’ingrédient actif du vaccin : une protéine d’enveloppe du VIH.

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